jeudi 10 mai 2012

Logement social : les élus doivent avoir moins de droits que le citoyen lambda

Aujourd'hui, quand on est élu, nos concitoyens nous regardent avec suspicion, comme si une présomption de malhonnêteté pesait sur nous. "Les élus, tous pourris"! Combien de fois ai-je entendu cette phrase ? Cela me rend triste, et je crois qu'en cette période d'incertitudes, il faut plus que jamais restaurer l'image du politique.

Pour retrouver la confiance de nos concitoyens, il faut des actes forts et parfois des symboles.
La question des avantages dont pouvaient bénéficier certains élus à Paris n'est donc pas accessoire.


Le maintien de Delphine Batho, députée PS, ou de Michèle Blumenthal, Maire PS du 12ème arrondissement, dans leur logement social défraient régulièrement la chronique, et c'est normal. Comment justifier que des élus qui touchent plus de 4000 euros net par mois prennent la place de personnes en grande difficulté? C'est une image déplorable du politique qui est ainsi donnée. La suspicion est jetée sur l'ensemble de la classe politique, alors que des élus qui touchent de très faibles indemnités ne doivent pas être empêchés d'accéder à un logement social a priori, s'ils répondent aux critères d'attribution et s'ils ne passent pas devant les autres demandeurs parce qu'ils sont élus!


MOINS DE DROITS QUAND ON A l'HONNEUR DE REPRÉSENTER LE PEUPLE

Spécialiste des questions de logement, je me suis toujours intéressée au processus de désignation des demandeurs pour l'attribution de logements sociaux pour essayer de trouver le plus juste et le plus équitable. M. Delanoë a mis en place dès 2001 une commission d'attribution parisienne de logements sociaux dite "pluraliste et transparente" où tous les partis politiques sont appelés à siéger aux cotés d'associatifs et de spécialistes du logement. Depuis, des commissions locales ont fleuri dans les arrondissements de la capitale.

Force est de constater que ce système trouve aujourd'hui ses limites quand ici le compagnon de la fille d'une élue obtient un F5 en un peu plus d'un an, ou quand une telle bénéficie là d'un studio en quelques semaines parce qu'elle est la sœur d'un probable futur ministre du gouvernement... Dans la réalité, nous assistons partout dans Paris à un simulacre d'équité et de transparence.

Ce qui est choquant avec ce système, c'est que l'on fait valider par un collège une décision inéquitable sans que ce collège ait toute les données du problème! Ce qui est choquant, c'est moins que des proches ou des enfants d'élus se voient attribuer un logement social, mais qu'ils passent devant les autres en raison de leur lien familial ou d'amitié avec les élus!

J'ai déposé un vœu pour le prochain Conseil de Paris (séance du lundi 14 mai 2012) pour que le Maire de Paris demande aux commissions d'attribution de logements sociaux de s'abstenir de désigner des proches ou des parents d'élus pendant l'exercice de leur mandat.

Je crois qu'en matière d'accès au logement social les élus et leur famille doivent avoir moins de droits que les autres demandeurs. Cela peut sembler injuste, mais c'est le prix à payer quand on a l'honneur de représenter ses concitoyens. C'est ma conception de l'éthique, et en tout cas l'idée que je me fais de l'exercice d'un mandat au 21ème siècle.

1 commentaire:

  1. ce qui est le plus grave c'est de voir Mme Maçay de Lepinay répondre en ayant l'air de se justifier; attention Mesdames et Messieurs élus de l'UMP du 15ème, les citoyens vous regardent , je pense qu'ils serait temps que vous comprenniez que vous avez un rôle d'exemplarité sur lequel vous avez tort de vous asseoir; c'est à la limite de l'indécence de pleurer pour un jeune couple chanceux d'avoir déjà un travail et un 2 pièces dans de beaux quartiers quand certains ou certaines personnes avec des enfants n'ont même pas un toit! ni de travail !pour les protéger; vraiment certains élus sont dans leur petit monde de privilégiés ; c'est grave et vous feriez bien de ne pas choquer vos électeurs; mieux aurait valu ne pas répondre.

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