mardi 20 mars 2012

LOGEMENT, seule réponse de M. Delanoë : "ce n'est pas de ma faute "!

Je vous livre mon intervention d'hier lors de la Séance du Conseil de Paris dans un débat sur le logement.


"Monsieur le Maire,

Alors que la crise du logement est un sujet sérieux, qui touche de nombreux parisiens, ce projet de délibération, véritable procès à charge contre l’État, met en évidence la mauvaise fois de l’exécutif parisien.
 
Paragraphe après paragraphe, vous accusez l’État de tous les maux, et vous égrenez telle la complainte de Gavroche toujours la même remarque, « c’est la faute de l’État ».

Ce manque de confiance dans votre propre pouvoir à changer la donne est un aveu de faiblesse devant les difficultés que vivent plus de 120 000 demandeurs de logements à Paris. Mais si vous ne pouvez rien faire, et si tout est de la faute de l’État, il ne faut hésiter à démissionner Monsieur le Maire !
 
Face à une telle intoxication je voudrais simplement rappeler ici quelques chiffres :

En 2011, l’Etat aura financé 124 000 logements sociaux dont 20,4 % par des prêts locatifs aidés d’intégration (PLAI). Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy finance 4 fois plus de logements sociaux que Lionel Jospin entre 1997 et 2001 et 5 fois plus de PLAI.
Donc, si vous nous accusez de ne pas faire assez, ce qui est sûr, c’est que lorsque vous êtes aux commandes de l’Etat, vous en faites 4 à 5 fois moins ! Je pense que les Français devraient réfléchir à cette réalité.

Par ailleurs, vous récidivez comme chaque année dans votre opposition idéologique au logement intermédiaire. Avec vous Monsieur Delanoë, ce sont encore les classes moyennes qui trinquent. Vous avez décidé de transformer 1500 logements à loyers libres de la RIVP en prêts locatifs sociaux (PLS).

Ce tripatouillage des chiffres pour accroître votre bilan en matière de production de logements sociaux est inadmissible. Vous trompez les gens en faisant croire que vous réglez les choses alors que vous ne faites que modifier le statut de ces logements : vous déshabillez Paul pour habiller Jacques. Si, grâce à cet artifice, vous annoncez +1500 logements sociaux, il faut bien que tout le monde ait en tête la réalité : ce sont –1500 logements pour les classes moyennes que vous programmez !

Autre réalité dramatique pour les Parisiens, jamais la construction de logements neufs n’a été aussi basse, ce qui aggrave naturellement la tension du marché du logement dans notre capitale.

A l’UMP, nous sommes pour une politique du logement pour TOUS!

Nous considérons que les classes moyennes ne doivent pas être ainsi chassées de Paris par une mesure qui, sous couvert d’élan de générosité, ne fait qu’exclure davantage certaines catégories de la société.

Nous sommes favorables à l’instauration d’un pourcentage obligatoire de logements intermédiaires pour vous empêcher par la loi de supprimer cette catégorie de logements abordables, indispensables pour ceux quoi gagnent trop pour avoir accès au logement social, mais pas assez pour louer un appartement dans le secteur privé.

Nous plaidons pour un parcours résidentiel linéaire en proposant une offre de logements intermédiaires pour celles et ceux qui quittent le logement social. C’est une toute autre philosophie de vie que vous préconisez : vous maintenez les ménages dans le logement social sans perspective de progression, sans espoir. 

Monsieur le Maire, faire entrer les gens dans les logements sociaux c’est bien, leur permettre un jour d’en sortir, c’est mieux. 

C’est en construisant un véritable parcours résidentiel, représentatif des attentes des Parisiens que nous réussirons à endiguer la crise du logement dans notre capitale, et non en opposant les Parisiens les uns aux autres.

Pour conclure, je résumerai ce mémoire en 3 mots :
-irresponsabilité, en vous déchargeant sur l’Etat
-sectarisme, en oubliant toute une partie de la population parisienne
-mauvaise foi en « tripatouillant » les chiffres…

Voilà, Monsieur le Maire, votre réponse au mal-logement des Parisiens ? Votre politique n’est décidemment pas à la hauteur de notre belle ville de Paris !
Je vous remercie."

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