mercredi 12 mai 2010

Ascenseurs : le rapport est voté!

J'ai participé pendant 4 mois aux travaux de la Mission d'Information et d'Evaluation de la Ville de Paris sur la mise aux normes des ascenseurs à Paris.
Nous avons voté le rapport final hier. Il sera présenté au Conseil de Paris en juin prochain.

Je vous laisse découvrir l'article du journaliste Sébastien RAMNOUX publié ce matin par Le Parisien sur le sujet. J'aurai l'occasion de communiquer davantage sur ce sujet bientôt.


Ascenseurs : Le constat alarmant des 840 000 pannes


Le fait est assez rare pour être souligné : toutes tendances confondues, les élus parisiens ont cosigné hier un rapport d'évaluation sur la situation des ascenseurs dans la capitale. Menée par le conseiller communiste Ian Brossat, la mission d'évaluation a rendu ses conclusions hier avant de faire l'objet d'un débat au conseil de Paris en juin.

Pendant quatre mois, 16 élus ont mené de nombreuses auditions, entendu tous les acteurs du secteur (ascensoristes, bailleurs HLM, propriétaires) avant de cosigner un rapport de 75 pages.
« Cette mission a permis de découvrir l'étendue des dégâts, même s'il a été très difficile d'avoir des statistiques précises, explique Ian Brossat. L'estimation la plus fiable vient d'une société privée qui a installé des « boîtes noires» pour le compte de certains bailleurs sur plus de 3000 ascenseurs (NDLR : Paris en compte 50000 en tout). Résultat, une moyenne de 17 pannes par an et par ascenseur, soit une estimation de 840000 pannes par an! » Les ascensoristes parlent plutôt de 350000 pannes. D'après le rapport, pour le seul parc de Paris-Habitat, le plus gros bailleur HLM à Paris, 1046 de leurs 3680 ascenseurs sont victimes d'au moins 20 pannes par an.

En moyenne à Paris, un ascenseur est immobilisé cent seize heures par an et le délai d'intervention moyen est de huit heures. « Derrière ces chiffres, il y a des drames, des gens condamnés à l'enfermement, des personnes aux petits revenus qui paient leurs charges et qui ne peuvent même pas bénéficier de leur ascenseur », attaque Jan Brossat.

La remise aux normes critiquéeLe rapport identifie trois causes principales à ces dysfonctionnements. D'abord la loi Robien de 2003 exigeant une remise aux normes des ascenseurs d'ici à 2018. « La sécurité, c'est bien, mais le coût de ce plan est estimé à 7 Mds€! Un énorme cadeau aux ascensoristes, pourtant largement fautifs dans la dégradation du parc, et qui sont 4 grosses boîtes à se partager le marché! » La mission s'interroge d'ailleurs sur des « ententes» entre ces quatre sociétés.« Cette loi met l'accent sur la remise aux normes, au détriment de l'entretien courant. De plus, les ascensoristes eux-mêmes nous avouent sans rire qu'un ascenseur remis aux normes a plus de pannes!Il faudrait six mois pour le régler, on est en plein délire! » s'emporte Ian Brossat. Enfin, le rapport pointe le manque d'anticipation des bailleurs.

Même s'ils ont signé le rapport, les élus UMP ne cautionnent pas ce diagnostic. « La loi Robien était nécessaire pour des raisons de sécurité, explique Jean-Didier Berthault, conseiller UMP du XVIIe qui a suivi assidûment les travaux de la mission. Le rapport ne met pas assez l'accent sur les dégradations qui sont réelles à Paris.» Elue du XVe, Géraldine Poirault-Gauvin regrette, elle, de n'avoir pas eu assez de temps pour obtenir de vraies statistiques... Malgré tout, 16 des 20 propositions de l'UMP ont été retenues dans la rédaction finale.

La principale proposition du rapport pourrait être adoptée au prochain Conseil de Paris utiliser les pénalités versées par les ascensoristes en cas de pannes répétées afin de faire baisser les charges des locataires ou de moderniser l'ascenseur.

Sébastien Ramnoux

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Tout-à-fait d'accord avec votre analyse. Cette question est biaisée pour 2 raisons.

    1- La loi Robien de 2003, sous la pression du lobby des ascensoristes, parle de mise "aux normes", ce qui semble signifier qu'ils ne le sont pas. Or, un très faible nombre avait réellement besoin de changements profonds (et coûteux). La plupart avaient juste besoin d'une maintenance correcte.

    2- Les obligations de travaux qu'ont obtenu les ascensoristes leur ont amené un tel pactole qu'ils sont incapables de faire face à la demande. Tout le monde le sait maintenant.
    Il faut donc reprendre le problème à la base et la première urgence est de stopper l'afflux de nouvelles commandes en décidant d'un moratoire (report sans date) de ces obligations abusivement appelées "mises aux normes".

    D.G

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